Planète vagabonde

J'ai pris forme dans l'univers, et je me suis posé ici, sur la planète bleue.
Ai-je été dérouté par quelque malencontre, abusé par quelque illusion?
Car dans le repos ou l'exaltation, surgissent
d'autres images, d'autres sentiments, d'autres espaces, d'autres élans,
qui m'apportent, fugitifs et émus, les parfums d'un ailleurs souvenu.

Je chevauche l'ici et l'ailleurs.
Tout de l'ici m'est plus étrange que l'ailleurs.
L'ici est submergé de clameurs et de stupéfactions;
l'ailleurs s'irrigue d'amitié, scintille d'enthousiasme,
s'enveloppe de silence, et patiente à l'infini.

L'ailleurs et l'ici ont rendez-vous dans un havre intime et secret.

mercredi 18 avril 2007

Un quatrain au hasard

Il y a trois jours, alors que j'avais renoué avec la lecture des Quatrains d'Omar Khayyam dans la belle traduction de Charles Grolleau, j'ai eu l'idée subite d'ouvrir le livre au hasard, en lui demandant sérieusement de m'offrir un message en cadeau. Et je suis tombé sur le 77e quatrain:

“Bois du vin, pour qu'il chasse au loin toutes tes misères
Et la troublante pensée des soixante-douze sectes (les religions, qui divisent le monde).
Ne fuis pas l'alchimiste, car, de lui,
Si tu prends seulement une gorgée, il fera s'évanouir en toi mille soucis.”

Ce quatrain, je le comprends ainsi:

“Jouis de la vie, penses que tu heureux maintenant, et désormais chaque jour. À l'égard de la religion, tu t'es mis en accord avec toi-même en trouvant l'attitude qui te convient; ce que tu avais à en apprendre fait désormais partie de toi, et il est temps désormais que tu passes à autre chose. Va vers la joie!”.

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