Planète vagabonde

J'ai pris forme dans l'univers, et je me suis posé ici, sur la planète bleue.
Ai-je été dérouté par quelque malencontre, abusé par quelque illusion?
Car dans le repos ou l'exaltation, surgissent
d'autres images, d'autres sentiments, d'autres espaces, d'autres élans,
qui m'apportent, fugitifs et émus, les parfums d'un ailleurs souvenu.

Je chevauche l'ici et l'ailleurs.
Tout de l'ici m'est plus étrange que l'ailleurs.
L'ici est submergé de clameurs et de stupéfactions;
l'ailleurs s'irrigue d'amitié, scintille d'enthousiasme,
s'enveloppe de silence, et patiente à l'infini.

L'ailleurs et l'ici ont rendez-vous dans un havre intime et secret.

mercredi 27 septembre 2006

En Marche

“Debout! En marche!”

“Debout! En marche!”, c'est le mot hébreux ashréi, qui évoque la rectitude de celle ou celui qui marche sur une route qui va droit vers IHVH, qui marche résolument sur une route sans obstacle (André Chouraqui).

Debout et en marche.

Ce n'est pas une simple bénédiction, ce ne sont pas de simples “Béatitudes” pour celui qui aspire au souffle sacré, mais une incitation à se mettre debout et aller de l'avant.

“Debout! En marche!”: si je trébuche? je continue!

(Matthieu 5, 2-12)

Iéshoua‘: “En marche, les humiliés du souffle!... les endeuillés!... les humbles!... les affamés et les assoiffés de justice!... les matriciels!... les coeurs purs!... les faiseurs de paix!... les persécutés à cause de la justice!... quand ils vous outragent et vous persécutent, en mentant vous accusent de tout crime, à cause de moi.

Je me mets debout. Je me mets en marche. Je suis.

Epreuves

Synthèse de Matthieu 4, 1-11 et Luc 4, 1-13

Iéshoua‘, rempli par le souffle sacré, revient du Iardèn.

Il est conduit dans le souffle au désert, quarante jours éprouvé par le diable. Il jeûne quarante jours et quarante nuits. Après, il a faim.

1 L'éprouvant s'approche de lui et dit:

“Si tu es fils d'Élohîms, dis que ces pierres deviennent des pains.”

Iéshoua‘ répond et dit:

“C'est écrit: ‘l'homme ne vit pas seulement de pain, mais de toute parole qui sort de la bouche d'Élohîms’.” (Deutéronome 8, 3: “l'humain ne vit pas que de pain seul: l'humain vit de tout ce qui sort de la bouche d'Adonaï.”)

2 Alors le diable le prend avec lui et le conduit à Iéroushalaîm; il le met sur le faîte du sanctuaire et lui dit:

“Si tu es fils d'Élohîms, jette-toi d'ici en bas. Oui, c'est écrit: ‘Il prescrit à ses messagers qu'ils le gardent.’ Et: ‘Sur leurs mains, ils te soulèveront, pour que ton pied ne heurte pas une pierre’.” (Psaumes 91, 11-12: “Oui, il ordonne à ses messagers de te garder sur toutes tes routes. Ils te portent à deux paumes, pour que ton pied ne heurte pas de pierre.”)

Iéshoua‘ répond et lui dit:

“Il est écrit, par contre: ‘N'éprouve pas Adonaï, ton Élohîms’.” (Deutéronome 6, 16: Vous n'éprouverez pas Adonaï, votre Élohîms.”)

3 Le diable le prend à nouveau avec lui sur une très haute montagne. Il lui montre tous les royaumes de l'univers et leur gloire. Il lui dit:

“Je te donnerai toute autorité sur eux et leur gloire. Oui, elle m'a été livrée et je la donne à qui je veux. Pour toi donc, si tu t'inclines et te prosternes devant moi, elle sera à toi, toute.”

Iéshoua‘ répond et lui dit:

“C'est écrit: ‘Prosternes-toi en face d'Adonaï, ton Élohîms. Sers-le, lui seul!’.” (Deutéronome 6, 13: “Frémis de Adonaï, ton Élohîms, sers-le, jure par son nom.”)

Ayant épuisé toute épreuve, le diable le laisse et s'écarte jusqu'au temps fixé.

Et voici, des messagers s'approchent de lui; ils le servent.

* * * * * * *

La vie matérielle est manque et inquiétude: il faut nourrir son corps, assurer sa sécurité, avoir du pouvoir sur les choses. Tout y est toujours à refaire.

La vie spirituelle se nourrit généreusement d'elle-même (“de la bouche d'Élohîms”), on y entre par la foi (“N'éprouve pas”), on l'entretient par la gratitude (“Prosternes-toi... Sers-le, lui seul!”).

Le monde matériel peut faire obstacle à l'écoulement de la vie spirituelle, mais jamais il ne l'arrête. Et dès que l'obstacle est levé (“Ayant épuisé toute épreuve”), elle se remet à s'écouler (“Et voici, des messagers s'approchent de lui; ils le servent”).

La foi, l' “adhérence”, est une manière d'être, une manière de vivre où générosité et gratitude sont une, où la vie et moi sommes un; c'est l'affaire des enfants et des fous.

“Venez à moi, vous tous, les fatigués, les surmenés; je vous donnerai le repos.
Prenez sur vous mon joug, apprenez de moi que je suis humilié et petit de coeur: vous trouverez le réconfort pour vos êtres.
Oui, mon joug est utile, mon fardeau léger.”(Matthieu 11, 28-30)

Je prends ton joug, ton fardeau léger, pour sortir de ma cage et embrasser toute la vie.